26 mai 2024 – Dimanche de la très Sainte Trinité

Chers frères et sœurs, chers Augustin, Eugénie, Jean, Angèle, Clément, Inès, Edgar, Gauthier, Anton, Constance, Victoire, Edgar, Victoire, Charlie, Capucine, Malo, Samuel et Nathanaël,

A la sortie de la messe, hier soir, j’ai croisé un couple dont la fille est partie pour deux ans travailler au Cameroun. Souriants et bronzés, ils m’ont raconté leur voyage là-bas, et leur découverte de ce pays paraît-il magnifique. Ils avaient rencontré un Camerounais très cultivé, qui avait pris un jour deux bonnes heures pour leur expliquer le pays : ses 240 ethnies, ses 240 langues, sa diversité géographique et climatique, son histoire à rebondissements… A la fin de ce long exposé, il avait conclu en ces termes : « Voilà ce qu’est le Cameroun. Si vous avez tout compris, c’est que je n’ai pas bien expliqué ! »

Je ne voudrais pas m’exposer à la même sentence en ce jour où nous célébrons une double fête, un double mystère : celui de la Trinité et celui de l’Eucharistie, à laquelle vous allez communier pour la toute première fois. Je n’ai pas la prétention, en dix minutes, de faire que vous conpreniez pleinement qui est Dieu un en trois personnes, ni comment marche l’eucharistie. Je voudrais simplement vous inviter à contempler d’un cœur attentif ce que nous célébrons. Car Dieu n’est pas compliqué ; la fête de la Trinité, c’est la fête de la simplicité de Dieu ; et la première communion, c’est la participation des hommes à la simplicité de Dieu.

Dans la liturgie de la messe, il y a un mot que nous utilisons un nombre incalculable de fois, avec tant d’habitude que nous avons la plupart du temps oublié ce qu’il veut dire. Nous disons de Dieu qu’il est Seigneur – et c’est le nom qui et donné au Dieu d’Israël dès le commencement de la Révélation : c’est son nom propre, le nom qui le distingue, le nom par lequel on l’appelle. Un seigneur, c’est quelqu’un qui a une certaine autorité. Il peut l’obtenir par la force brutale et par la peur : « Qu’ils me haïssent s’ils le veulent, pourvu qu’ils me craignent », disait Caligula au sujet de ses adversaires, qui (à juste titre) étaient nombreux. Ou bien, il peut la mériter, cette autorité, par le don de lui-même dont il témoigne par la parole et par les actes : il est un chef que l’on a envie de suivre, où qu’il aille. Dieu, dans toute la Bible, se révèle investi de cette autorité-là, l’autorité de celui qui fait ce qu’il dit : « Il parla, et ce qu’il dit exista ; il commanda, et ce qu’il dit survint… »

En fêtant la Trinité, nous fêtons donc le seul Dieu qui soit le Seigneur, celui dont la puissance est synonyme de don. Dieu le Père est Seigneur, en toute simplicité, puisqu’il est la source même de la vie, qui éclate tellement dans sa création. Dieu le Fils est Seigneur, en toute simplicité, puisqu’il est le modèle même de la vie, sous nos yeux, lui qui nous a montré le chemin du plus grand amour, et qui est sorti victorieux de sa confrontation avec la mort. Dieu l’Esprit est Seigneur, en toute simplicité, puisqu’il vainc en nous toute peur, et nous donne l’audace de regarder Dieu avec confiance. Dieu est Seigneur : voilà une autre façon, très simple, de le célébrer en sa Trinité indivisible et sainte.

Dans le dernier rendez-vous qu’il a avec ses disciples, à la fin de l’évangile selon saint Matthieu, Jésus souligne sa seigneurie, et la transmet à ses apôtres. Désormais, c’est à eux, en tant qu’Église, qu’est confiée, dans l’Esprit-Saint, la puissance que le Fils a reçu de son Père. Si Dieu est Seigneur, c’est pour que nous le devenions, à notre tour, en donnant notre vie.

Aussi, dans la liturgie, au mot de ‘Seigneur’, omniprésent pour exprimer qui est Dieu, répond un second mot, pour exprimer ce que Dieu attend de nous : le mot ‘Amen’. Lorsque, tout à l’heure, je m’approcherai de vous en vous présentant l’hostie et la coupe de vin, je ne vous demanderai en échange qu’un seul mot, un mot court et simple, le mot « Amen ». Chaque année, je dis aux enfants qui font leur première communion de ne pas murmurer ‘Amen’, mais de le dire avec une voix claire et forte, et avec le sourire, car lui aussi, il s’entend ! Amen, c’est un petit mot qui vient du fond des temps, le même depuis le début du peuple d’Israël. Amen, c’est un mot plein d’énergie et de joie, un mot que l’on ne peut pas dire en faisant la grimace. Dans le langage des signes, Amen se dit en frappant du poing droit dans la paume de la main gauche. Un peu comme quand votre papa tapote un mur et, au son, souligne : « Ça, c’est un mur porteur ! » Amen, c’est un mot qui fait ce qu’il dit, qui réalise votre foi. A votre tour, comme Dieu, par ce petit mot, vous parlez, et ce que vous dites existe…

Chers frères et sœurs, Dieu est donc le Seigneur, et par notre ‘Amen’, nous participons à sa seigneurie. Comme le dit encore le psaume de ce jour, dire Amen, c’est « mettre son espoir en Son amour. » La foi, l’espérance et la charité tous ensemble – comme une autre Trinité – en un tout petit mot : ça vaut le coup de le prononcer avec le sourire ! En recevant pour la première fois l’eucharistie en ce jour, faites de votre vie un grand Amen à la simplicité de Dieu, le Seigneur !

Amen (c’est le cas de le dire !)

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