Aujourd’hui, la liturgie nous donne de fêter l’anniversaire de la dédicace de la basilique Saint Jean du Latran qui est la cathédrale du Pape, la première en dignité de toutes les églises d’Occident. Ce magnifique édifice romain nous rappelle que le ministère du Pape, est de réaliser l’unité du peuple de Dieu. C’est ce lien vital entre chaque Eglise particulière et l’Eglise universelle que nous célébrons aujourd’hui.
La cathédrale du successeur de Pierre, et toutes nos églises, sont les signes de l’Eglise universelle. Ces bâtiments visibles expriment une réalité invisible et bien plus grande : l’Eglise construite avec les pierres vivantes que sont les baptisés.
L’Eglise est toujours en construction car chaque baptisé ici-bas est, pour l’heure, toujours en chemin de conversion.
Les lectures de ce jour nous éclairent sur le mystère de l’Église.
Ézéchiel qui fut le témoin de l’anéantissement du Temple de Jérusalem, voit le futur Temple d’où jaillit l’eau vive, figure du baptême à venir. L’évangile nous montre la réalisation de cette prophétie en la personne du Christ : « Le Temple dont il parlait, c’était son corps. »
Le corps du Christ ressuscité est le centre du culte nouveau en esprit et vérité, le lieu de la présence divine, le temple spirituel d’où jaillit l’Esprit-Saint, source de vie éternelle.
Cette vie de l’Esprit, le Christ ressuscité nous la transmet par les sacrements, par la médiation de son Église.
Nous sommes attachés aux cathédrales de nos diocèses et à nos églises parce que c’est là que la Parole de Dieu est proclamée, là que nous recevons le baptême et la confirmation, là que certains sont ordonnés ministres du Seigneur, là que nous recevons, matériellement quand c’est possible, ou par le désir, le Corps et le Sang du Christ qui réalisent la communion fraternelle et nourrissent notre vie spirituelle, c’est là que nous recevons le pardon du Seigneur, là que beaucoup d’entre nous échangent leurs consentements dans le mariage, là que certains s’engagent dans la vie consacrée, là, si la situation sanitaire le permet, que nos amis nous disent adieu jusqu’au jour bienheureux des retrouvailles.
Tout cela, manifeste la communauté chrétienne qui se rassemble, s’édifie et marche, tout cela manifeste l’Eglise en chemin sur la terre, composée des pierres vivantes que sont les baptisés, tout cela manifeste l’Eglise de la terre, composée de pécheurs pardonnés, qui s’unit à l’Eglise du ciel.
Demandons au Seigneur de toujours nous transformer pour correspondre à cette vocation dont parle Saint Paul qui nous redit aujourd’hui : « Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous. »
Père Thierry Coquard