Aujourd’hui, dans l’Evangile, Saint Luc évoque le temps de l’Eglise.
Jésus en parle comme d’un temps qui viendra après sa Passion, sa mort et sa Résurrection, où le mal sera encore présent, et où ses disciples, à cause de leur appartenance, seront persécutés et trainés devant des tribunaux humains.
C’est au demeurant l’épreuve qu’allaient connaitre les habitants de Jérusalem, quand en l’An 70, leur ville serait assiégée et le Temple détruit. Pour les disciples du Christ contemporains de cet évènement, commencerait alors le temps de l’évangélisation et du témoignage.
Aujourd’hui, nous sommes toujours dans ce temps de l’Eglise et nous connaissons mondialement une crise aux répercussions multiples (écologiques, économiques, sanitaires, sociales …). C’est dans ce monde que nous sommes invités à rendre témoignage, à reconnaitre la présence du Ressuscité à nos côtés, et à persévérer dans la prière.
Saint Luc veut nous rappeler l’enseignement du Seigneur : le véritable disciple ne doit pas s’inquiéter quant à la manière de rendre ce témoignage. Le Ressuscité lui-même est là, dans ce temps de son Eglise, pour inspirer notre langage et notre sagesse.
Si nous ne devons pas nous inquiéter pour nous-mêmes, nous devons continuer à persévérer pour obtenir la Vie éternelle.
- Il est venu : nous nous préparons à entrer dans le temps de l’Avent pour approfondir le mystère de l’Incarnation. Que nous le servions en servant les plus petits qui sont ses frères : dans la charité, la charité qui vient de lui.
- Il vient : et déjà il est là, nous avons à l’accueillir, présent dans sa Parole, dans les sacrements, dans les frères. « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » Mt.28,20. Que les épreuves qui surviennent n’ébranlent pas notre foi, la foi qui vient de lui.
- Il viendra : nous attendons son retour dans la gloire, nous vivons dans l’espérance de sa venue, l’espérance qui vient de lui.
Faisons nôtre cette prière de Sainte Thérèse d’Avila :
« Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. Elève ta pensée, monte au ciel, ne t’angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus Christ d’un grand cœur, et quoi qu’il arrive, que rien ne t’épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n’a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme, celui qui croit et espère obtient tout. Même s’il se voit assailli par l’enfer, il déjouera ses faveurs, celui qui possède Dieu. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l’on vient à tout perdre, Dieu seul suffit. Amen. »
P Thierry Coquard