Dimanche 14 juin

Ce dimanche, la Parole de Dieu nous rappelle quel trésor considérable est le sacrement du Corps et du Sang du Christ et nous dispose à « communier » avec une intensité renouvelée.

Dans l’Evangile, les déclarations de Jésus sont percutantes pour ceux qui l’écoutent. « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

« Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » se demandent ses auditeurs.

Ces paroles, personne, pas plus aujourd’hui que lorsqu’il les prononçait pour la première fois ne peut les recevoir sans étonnement.  

Aussi, avant de les accepter ou de les refuser, il convient de discerner en nous aidant de ce qui nous est dit aujourd’hui.

D’abord le livre du Deutéronome rappelle la longue marche d’Israël dans le désert après sa libération de la servitude en Egypte.

L’auteur aide les croyants à comprendre ce que Dieu a voulu leur révéler à travers cette épreuve.

Dieu a conduit son peuple dans le désert afin de lui montrer sa faiblesse, afin qu’il ait faim et soif, qu’il soit menacé par des serpents brulants et des scorpions, et que, dans ce lieu hostile, sa fidélité soit éprouvée, radicalement éprouvée.

C’est ainsi qu’Israël a découvert que « l’homme ne vit pas seulement de pain » et que ce pain et la boisson nécessaire lui sont accordés non par ses propres moyens, mais grâce à l’aide du Seigneur.

De générations en générations et jusqu’à la fin de son histoire, Israël saura que Dieu seul le sauve de l’esclavage, le protège des dangers, le désaltère avec l’eau du rocher et le nourrit avec la manne qui vient du ciel chaque matin. S’il a survécu au désert, s’il a pu pénétrer en Terre promise, c’est grâce à la nourriture donnée par Dieu.

L’Evangile est une partie de l’enseignement que donne Jésus après qu’il ait multiplié les pains. Une foule immense le suivait, elle était affamée, Jésus l’a nourrie avec cinq pains d’orge et deux poissons.

Comme Dieu avait nourri Israël dans le désert, Jésus donne aussi à manger à tous ces gens.

Cette multiplication des pains devient la reprise du geste de l’Ancien Testament, et sert à Jésus de point de départ pour faire comprendre le sens profond de la manne du désert comme du pain multiplié.

De même que les Hébreux dans le désert, et les juifs qui entouraient Jésus lors de la multiplication des pains, n’ont eu la vie sauve que grâce à la nourriture donnée par Dieu, de même, nous ne pourrons connaitre la vie éternelle que grâce au Seigneur qui se fait lui-même nourriture.

Jésus le dit aux juifs : « Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts… »

En effet, s’ils ont pu échapper aux dangers du désert grâce à la manne, leur avenir a été limité à la Terre promise.

Quant à nous, notre désert, c’est ce monde où les « serpents brulants » de la tentation, la faim et la soif d’une vie qui ait du sens nous tenaillent.

Si nous refusons la nourriture que le Seigneur nous propose, nous serons condamnés à la mort comme l’auraient été les Hébreux s’ils avaient refusé de manger la manne.

Ces deux évènements de la traversée du désert et de la multiplication des pains nous aident à comprendre le discours du Seigneur. Nous comprenons que la nourriture qu’il propose est indispensable.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »

Lorsque nous absorbons ce pain transformé en Corps du Christ, nous ne sommes plus seuls. Le Seigneur demeure en nous et nous demeurons en lui. Nos existences, la Sienne et la nôtre, sont nouées ensemble. La mort devient impossible, car le Christ ressuscité, qui ne meurt plus, est en nous.

« Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. »

Il se donne réellement lui-même pour alimenter notre vie de sa propre vie, pour que la mort n’ait aucune prise sur nous, pour que nous ayons sa vie de Ressuscité.

Jésus explique quelle est cette demeure réciproque en prenant comme comparaison l’unité vitale qui existe entre le Père et lui :

« De même que je vis par le Père, de même celui qui me mange, vivra par moi. ».

L’union du Père et du Fils est le modèle de l’union entre nous et le Christ.

Ainsi, c’est la vie-même de Dieu qui nous anime ; par l’union au Christ, nous sommes introduits dans la vie trinitaire que nous célébrions dimanche dernier.

Saint Paul évoque les conséquences de cette communion : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. »

Le Seigneur Jésus demeure en celui qui mange son Corps. Et celui qui mange le Corps du Christ est introduit dans l’intimité même de Dieu.

Ainsi, tous ceux qui participent à ce même sacrement sont tous ensemble étroitement unis au corps du Christ, ne font qu’un avec lui, et sont la vraie communion immortelle et fraternelle.

Le seigneur nous révèle aujourd’hui qu’il se fait nourriture indispensable pour nous et que la communion à son Corps est le moyen voulu par le Père pour nous transmettre sa Vie par son Fils.

Il nous a fait découvrir que cette nourriture réalise la communion en lui de tous ceux qui la reçoivent.

Efforçons-nous de recevoir le Corps du Christ avec toute la conscience dont nous sommes capables.

Père Thierry Coquard

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