28 mars 2021. Dimanche des Rameaux et de la Passion

Chers frères et sœurs,

Il y a quarante jours, le Mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le Carême avec cet ordre du Seigneur : « Toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête ! » En écho direct à ce texte, l’évangile de la Passion selon saint Marc commence sur cette scène étonnante dans laquelle une femme verse sur la tête de Jésus le contenu d’un flacon de parfum de luxe. La boucle est bouclée, l’ordre est accompli.

Comme Jésus le souligne, ce parfum répandu est une métaphore de sa propre vie qu’il s’apprête à livrer. La femme brise le flacon, elle ne veut pas en prendre trois gouttes puis reboucher la bouteille, mais elle veut que tout, sans exception ni retour possible, soit répandu. Jésus, lui non plus, ne consent à aucune compromission, à aucune résistance, à aucune fuite, il ne garde rien de sa vie et la donne toute entière, jusque sur la croix. Dans un cas comme dans l’autre, on dira : quel gaspillage ! Perdre ainsi ce qui est si précieux sera toujours scandaleux, incompréhensible. Si l’on est raisonnable, ce qui a tant de valeur ne doit-il pas être défendu et protégé ?

Cependant, pour croire que le parfum ainsi répandu a été perdu, il faut avoir le nez bouché. Permettez-moi de vous inviter à entrer dans la Passion du Seigneur d’une manière un peu plus olfactive. Si le parfum était de grande valeur, donc d’excellente qualité, et s’il a été intégralement versé sur la tête de Jésus, alors il y a fort à parier qu’il a puissamment imprégné le corps et les vêtements de Jésus durant des jours. A la Cène, dans la joie de ce repas pascal, toute la salle doit encore embaumer cette odeur délicieuse et tenace. Dans la nuit de Gethsémani on peut encore repérer Jésus dans la nuit, rien qu’à l’odeur. Dans la maison du Grand Prêtre et dans le palais de Pilate, une fragance précède encore l’accusé, et malgré la poussière et le sang, les arômes du parfum accompagnent encore le condamné jusqu’au Golgotha. Le dernier souffle que Jésus rend sur la croix, ce souffle qui déchire le rideau du sanctuaire, est encore et toujours un souffle parfumé. Chers frères et sœurs, si notre odorat a échappé à la Covid, alors mettons-le en prière ! Jusque dans le tombeau, la bonne odeur du précieux parfum répandu à Béthanie accompagne fidèlement Jésus et rappelle que même dans la mort il est le Christ, celui dont l’onction est indélébile. Ce parfum de vie imprègne toujours son Corps qui est l’Eglise, en dépit de toutes les saletés. Guidons-nous à l’odeur pour suivre le Seigneur dans l’obscurité, jusqu’au matin de sa résurrection, Amen.

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