Dimanche 12 juillet

N’en restons pas au niveau d’une bonne séance de catéchisme agrémentée d’une leçon de morale en ne voyant que la parabole et son explication, nous appelant à être de la bonne terre.

Ce serait se faire illusion que de penser que nous ne sommes pas tous, peu ou prou, plus ou moins, tour à tour, de la bonne, de la moins bonne ou de la mauvaise terre.

Voyons les personnages de ce début de chapitre 13 de Matthieu, dans l’ordre de leurs entrées en scène : Jésus, la foule les disciples.

D’abord Jésus, sorti de la maison, une maison dans laquelle on ne l’a jamais vu entrer ! D’abord assis au bord de la mer, il est obligé de s’assoir dans une barque pour prendre du large, pour donner de la voix, pour se faire entendre.

Comme toujours, Il EST ce qu’il DIT : il est le semeur sorti pour semer.

Puis la foule agglutinée sur le rivage, figure du peuple dont le cœur s’est alourdi. C’est pour tous ces gens elle que Jésus parle en paraboles, et c’est pour bon nombre d’entre eux que s’accomplie la prophétie d’Isaïe :


« Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas.
Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s’est alourdi :
ils sont devenus durs d’oreille,
ils se sont bouché les yeux,
de peur que leurs yeux ne voient,
que leurs oreilles n’entendent,
que leur cœur ne comprenne,
qu’ils ne se convertissent,
– et moi, je les guérirai. »

Enfin les disciples ceux qui s’approchent. « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »

C’est le même mouvement que l’introduction des Béatitudes : « Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : Heureux … »  

Les disciples sont, avec les pauvres et les humbles, de ceux dont Jésus disait, dans sa prière jubilatoire, qu’ils sont les tout-petits à qui quelque chose est révélé.

Ce ″quelque chose″, caché aux sages et aux savants et révélé aux tout-petits, nous l’entendons aujourd’hui, ce sont les mystères du royaume des Cieux.

« À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là. »

Il y a les disciples qui écoutent et entendent la Parole de Jésus, avec le cœur disposé et qui la comprennent. Ils prennent en eux la Parole, ils la reçoivent vraiment. Les paraboles leur sont même expliquées par le Seigneur. Cette Parole donnée, ils la reçoivent en abondance, car, « À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance. »

Et il y a la foule de ceux qui reçoit exactement les mêmes paroles que les disciples mais ne comprennent pas. C’est en vue de leur conversion que Jésus parle en paraboles.

« Quand quelqu’un entend la parole sans la comprendre, le Mauvais s’empare de ce qui est semé dans son cœur. »

« Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit. »

C’est vraiment cette compréhension qui est en jeu pour Jésus.

« À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. »

Cette phrase est compliquée à saisir. Il ne s’agit pas d’une décision arbitraire de la part de Dieu, simplement, Dieu donne à ceux qui ont déjà reçu.

Il s’agit de recevoir le grain, de comprendre la Parole, de la prendre avec soi, de la prendre en soi, il s’agit d’accueillir le Verbe de Dieu, il s’agit de prendre chez soi :

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. »

En accueillant Marie, Joseph accueille aussi le Verbe qui se fait chair, la Parole vivante de Dieu.

Beaucoup dans cette foule se convertiront sans doute, mais d’autres, regardent sans regarder et écoutent sans écouter ni comprendre, tels les sages et les savants remplis d’eux-mêmes, arrogants, suffisants.

C’est leur disposition de cœur (ou plutôt leur non disposition de cœur) qui les empêche de recevoir la Parole. Ils sont restés sur le rivage et le grain de la Parole qui leur est pourtant donné n’est pas reçu, finalement ce sont les oiseaux qui sont venus tout manger. De ces moineaux vendus pour un sou sur le marché.

Nous, par notre Baptême, nous sommes des disciples de Jésus, même les cheveux de nos têtes sont tous comptés, et nous valons bien plus qu’une multitude de moineaux.

Toutefois, soyons attentifs : nous sommes tous, peu ou prou, plus ou moins, tour à tour, de la bonne, de la moins bonne ou de la mauvaise terre.

Ce serait trop facile de dire qu’il y a deux camps : la foule et les disciples, ceux qui ne comprennent pas et ceux qui comprennent.

Jésus croit, ne désespère pas que beaucoup se convertiront, même parmi les pharisiens et les scribes, comme parmi les publicains et les pécheurs.

Les disciples, même les plus proches (ceux qui se sont le plus approchés de Jésus), même les Apôtres n’ont pas toujours été de la ″100% bonne terre″, ils ont parfois manqué de racines et bien des ronces ont poussé aussi dans leurs vies.

Si nous voulons être de véritables disciples de Jésus, approchons-nous de lui. Ecoutons-le :

« Venez à moi…, prenez sur vous mon joug…, devenez mes disciples. »

Aujourd’hui, Jésus est sorti de la maison, et il monté dans une barque où il s’est assis. Il est le semeur sorti pour semer et il est lui-même la semence, celle dont parle Isaïe en la comparant à la pluie ou à la neige :

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger. »

Bien sûr, comme tous les enfants du caté à qui l’on donne une leçon de morale (en se défendant de vouloir en faire, de la morale), nous voulons être de la bonne terre.

Approchons-nous de Jésus, ne restons pas en bas de la montagne des Béatitudes, ne restons pas sur le rivage des paraboles, mais montons avec le Seigneur dans sa barque.

Car il veut nous conduire dans cette maison de laquelle il est sorti, de laquelle il est venu.

Il est venu du sein du Père, lui, le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Recevons la béatitude que nous adresse aujourd’hui le Seigneur, le Fils de Marie, le Verbe fait chair :  

« Vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !»

Courage !

P Thierry Coquard

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