Introduction
Chers amis, cette semaine j’ai posé cette question à des paroissiens : est-ce qu’il aurait été plus facile de rencontrer Jésus il y a 2000 ans en étant son contemporain, plutôt que maintenant ? Tous m’ont répondu que oui, il aurait plus facile de rencontrer Jésus en étant son contemporain.
J’ai posé cette question car elle me semble importante. En effet, si vous répondez oui à ma question, cela veut dire que vous considérez que Jésus est moins présent maintenant qu’il y a 2000 ans. Or la réponse à cette question est non. Non il n’était pas plus facile de rencontrer Jésus il y a 2000 que maintenant. Au contraire nous pouvons maintenant le rencontrer plus pleinement que les contemporains de Jésus. Nous n’avons donc pas à être nostalgique de l’époque de l’évangile. Et cette réponse, ce n’est pas moi qui l’invente, mais Jésus qui lui-même l’affirme dans l’évangile d’aujourd’hui.
L’évangile
Peut-être que certains d’entre vous depuis dimanche dernier trouve les évangiles dominicaux pas très facile à comprendre. La semaine dernière le père Thierry nous a aidé en nous rappelant que pour bien les comprendre il s’agissait de les écouter en étant à la place des disciples. Nous sommes le soir du Jeudi Saint, Jésus a annoncé qu’il allait bientôt partir. Les Apôtres sont très troublés et inquiets : leur Maître, leur Seigneur, celui pour qui ils ont tout sacrifié s’en va et va les laisser seul. Les disciples ont donc notre réaction, pour eux le départ de Jésus est un manque il préférerai qu’il reste.
Voilà pourquoi il important de bien écouter et relire ce chapitre 14 de Jean : par ce discours Jésus veut rassurer ses Apôtres.
« Je ne vous laisserai pas orphelin »
Jésus peut rassurer concrètement ses Apôtre en raison de cette promesse qui est le message central de l’évangile de ce jour : « Je ne vous laisserai pas orphelin ». Jésus ne va pas laisser ses apôtres orphelins car il leur annonce que « vous me verrez vivants ». On pourrait tout d’abord se dire, que par cette affirmation Jésus signifie simplement que les Apôtres le verront après sa Résurrection. Mais, le Christ ajoute « et vous vivrez aussi ».
Comme je vous le disais il y a quelques semaines, on ne comprend rien aux paroles de Jésus tant qu’on ne prend pas conscience que la vie dont il parle n’est pas simplement la vie matérielle. La vie dont il s’agit est la vie de communion avec Dieu : avoir la vie c’est en communion avec le Père.Jésus révèle donc que les Apôtres ne vont pas simplement voir son corps réanimé mais qu’ils vont vivre une expérience : l’expérience de rencontrer le Vivant, celui qui est pleinement en communion avec le Père. Et cette expérience sera productive, elle sera contagieuse, en voyant le Vivant « ils vivront aussi », c’est-à-dire qu’ils entreront dans cette communion avec le Père.
Comment faire L’expérience du Ressuscité ?
La grande question est donc comment faire cette expérience, comment rencontrer le Christ vivant ? Deux réponses qui sont en faites intrinsèquement liées.
1) Le don de l’Esprit Saint
Tout d’abord, pour rencontrer le Christ vivant il nous faut vivre une effusion de l’Esprit-Saint. Jésus commence à l’évoquer au début de notre évangile : « je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité ». Oui chers frères et sœurs, sans cette effusion de l’Esprit, nous pourrons bien connaître notre catéchisme, connaître les évangiles, le Christ restera néanmoins toujours quelqu’un d’extérieur. Nous ne le connaîtrons pas comme le Vivant, et donc comme celui qui nous donne la vie.
Cette effusion de l’Esprit nous la recevons de manière objective lors du baptême et de la confirmation. Mais nous sommes invités à la vivre de manière renouvelée tout au long de notre vie. J’entendais dernièrement quelqu’un me dire que le temps pascal était trop long. Le temps pascal est long car il est une préparation à la Pentecôte.
D’où ma question : chers amis êtes-vous en train de vous préparer à la Pentecôte ? Nous devrions tous avoir en nous cette grande soif de vivre une Pentecôte personnelle. Pour cela, l’ingrédient principal est le désir, la demander au Seigneur et l’attendre avec confiance. Voilà pourquoi je vous propose de chaque jour d’ici la Pentecôte faire cette invocation : « Viens Esprit Saint, viens en mon cœur ».
2) Une vie fidèle au commandement du Seigneur
Cependant, le Christ je ne le rencontre pas simplement dans une effusion de l’Esprit. Il y a une deuxième moitié intrinsèquement liée. « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ».
La deuxième réponse est d’aimer le Christ en étant fidèle à l’évangile, c’est-à-dire aux commandements qu’il nous a laissé. Ce point est capital pour ne pas être dans l’illusion : ce n’est pas une technique de prière, un bon enseignement qui nous font rencontrer le Christ mais de concrètement vivre comme chrétien. Les commandements de Jésus d’amour du prochain, de souci des pauvres si nous les pratiquons nous permettrons de véritablement rencontrer le Christ.
Vouloir être comme les Apôtres ?
Pour conclure j’en reviens à ma question de départ. Est-ce qu’il aurait été plus facile de rencontrer Jésus il y a 2000 ans ? Comme je vous le disais non. Nous n’avons pas à envier les Apôtres, nous n’avons pas à penser que cela a été plus facile pour eux. Les Apôtres n’ont pas rencontré le Christ, au sens plein du terme (pas le voir, mais entrer par lui dans cette communion avec le Père), au moment de Pâques. Si vous relisez les évangiles vous verrez qu’ils sont loin d’être en communion avec lui. Leur rencontre avec le Christ, comme nous, a eu lieu après : au moment de la Pentecôte et puis au travers de leur vie, leur vie quotidienne fidèle à l’évangile. Les Apôtres ont rencontré pleinement le Christ vivant au travers de cette vie là, alors que Jésus était monté au ciel et non pas pendant les trois ans qu’ils ont passé avec lui.
Chers amis nous pouvons rencontrer le Christ autant que les Apôtres, alors avec confiance demandons à l’Esprit Saint de venir renouveler notre cœur.