Introduction
Chers amis nous sommes entrés dans le temps pascal, enfin tout est accompli : Jésus est ressuscité ! Nous devrions donc être pleinement heureux. Et pourtant nous ne le sommes pas pleinement. Alors il y a bien sûr des événements tragiques qui nous affligent, mais les années précédentes nous avions fêter Pâques sans ces événements, et pourtant là aussi notre joie n’était pas pleine. Pourquoi ?
Nous ressemblons, je crois, à des personnes qui viennent de recevoir un grand coffre, le coffre du bonheur, mais ce coffre est fermé à clé et il nous manque la clé. Comment trouver la clé du bonheur, où trouver la clé pour que notre vie de foi nous rende pleinement heureux.
Je veux m’arrêter sur cette question, car il me semble que l’évangile d’aujourd’hui donne une réponse très importante. Dans cet évangile Jésus nous révèle une clé importante pour que notre vie de foi soit féconde et nous rende véritablement heureux.
Le coffre de la Résurrection est fermé
En effet, les deux disciples d’Emmaüs nous ressemblent. Ils ont tout pour être heureux, ils sont le matin de Pâques et Jésus vient à leur rencontre, pourtant ils demeurent tristes et ne le reconnaissent pas. Il y a comme un blocage, un verrou dont ils n’ont pas la clé et qui les empêchent d’entrer pleinement dans la joie.
Ce blocage est d’autant plus étonnant que ces disciples 1/ aiment Jésus [ils sont tristes à cause de sa mort] et 2/ connaissent bien leur catéchisme. [En effet, si vous avez été attentif vous aurez repéré que lorsque qu’ils racontent aux Christ les événements qui les rendent tristes ils font alors un très beau résumé des grandes étapes de l’évangile : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth », Nazareth la ville de l’enfance de Jésus, « cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple » résume très bien les trois ans de vie publique, « comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, […] ils l’ont crucifié ». Et enfin toute la description du matin de Pâques : « À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur… ».]
Aimer Jésus et connaître son catéchisme ne suffit pas pour le reconnaître et entrer dans la joie de Pâques.
Quel est le verrou ?
Quel est donc ce verrou qui bloc le coffre du bonheur ? Quel est le blocage qui empêche les disciples de reconnaître Jésus est d’être ainsi pleinement heureux ?
Ce blocage Jésus le révèle et de manière très précise : « cœur lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ». Le problème des disciples est qu’ils ne comprennent pas pourquoi Jésus est mort, ils restent totalement sidérés par cet événement qui n’a pas de sens pour eux. Or, Jésus nous révèle que, si on n’entre pas dans le sens de sa mort, alors on n’entrera pas non plus dans la joie de sa Résurrection.
Quelle est la clé ?
Comprenez-vous donc quelle est cette clé qui nous faut trouver ? Nous devons trouver la clé qui nous permettra de comprendre le sens de l’agir de Dieu, et cela non pas d’une manière intellectuelle, mais spirituelle, c’est-à-dire comme une femme comprend son mari, un parent son enfant, un ami un autre ami.
Et l’agir par excellence qu’il nous faut comprendre, celui dont nous trouver la clé est la mort de Jésus. Le jour où pour nous il sera évident « qu’il fallait que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire » alors nous aurons trouvé la clé du bonheur.
Où trouver cette clé ?
Normalement, vous devriez vous dire : « bon et bien maintenant il va nous dire qu’elle est cette clé » Et bien non cette clé je ne vais pas vous la donner aujourd’hui. Je vais simplement vous dire où vous pouvez la trouver.
Que fait Jésus ? Jésus se met à enseigner les disciples en leur « ouvrant les Écritures ». À partir de la Bible et de sa cohérence Jésus les fait entrer dans le sens de son agir, pourquoi il devait souffrir sa passion pour entrer dans sa gloire. Chers amis, pour comprendre Dieu, pour comprendre la cohérence de son agir il nous fait découvrir la cohérence de la Bible, en comprenant la Bible nous comprenons Dieu.
Pourtant saint Luc ne nous raconte pas ce que Jésus a dit à ses disciples. Quel dommage ! Il aurait suffi pourtant de nous le raconter. Non, car encore une fois cette compréhension que nous cherchons n’est pas simplement intellectuelle. Pour trouver la clé, il ne suffit pas de répéter ce que Jésus a dit à ses disciples, il faut être à la place de ses disciples, autrement dit, il nous faut marcher longuement avec le Christ et le laisser nous ouvrir les Écritures.
Être introduit dans l’Écriture
Frères et sœurs, je crois que cet évangile est très important pour l’équilibre de notre vie chrétienne. Notre vie est faite de nombreux éléments : fraternités, services, enseignements, prières, sacrements… Pourtant je crois que, et tout particulièrement nous catholiques, nous négligeons cet élément essentiel : être introduit dans le sens de l’agir divin grâce aux Écritures. La cohérence de l’agir divin nous la trouverons dans la cohérence de la Bible.
Chers amis, quel est la dernière fois où vous avez eu « le cœur tout brûlant » à la lecture de la Bible ? Quelle est la dernière fois où vous avez était illuminé parce que l’Écriture vous permettez de comprendre Dieu, comme on comprend profondément un ami très cher ?
Si cela n’a jamais été le cas alors je vous en prie prenez le temps, prenez le temps d’ouvrir cette Bible et surtout prenez le temps de demander au Christ qu’il vous ouvre lui-même les Écritures.