Dimanche 27 septembre-Vingt-Sixième Dimanche du Temps Ordinaire

Jésus vient d’entrer triomphalement à Jérusalem et a chassé les marchands du Temple. Ce geste a irrité les autorités, les grands prêtres et les anciens du peuple. Ces derniers sont persuadés d’être des justes, et sont considérés comme tels par le peuple. Ces notables refusent le message de Jésus qui annonce un Royaume tout à la fois fidèle à la Loi et révolutionnaire quant à la manière de la mettre en pratique. Si nous nous considérons nous-mêmes comme des justes qui savent ce que le Seigneur attend d’eux et sont persuadés d’être fidèles, alors, ces paroles de Jésus s’adressent à nous car nous sommes dans la même situation qu’eux.

La parabole que le Seigneur nous propose est simple et vigoureusement provocante. Elle met en scène deux fils d’un même père, autant dire, des frères.

Le premier des deux auquel le père s’adresse représente les disciples de Jésus. Ce sont objectivement des pécheurs que les autorités et le peuple tiennent pour impurs mais que Jésus considère comme justes car ils se sont repentis. Au demeurant, Matthieu, l’auteur de cet évangile sait de quoi il parle, lui, l’ancien publicain. Ce premier fils a commencé par refuser d’aller à la vigne. Puis le texte indique qu’une réflexion s’est opérée en lui, il a perçu sa désobéissance, s’est repenti et a fini par obéir : « ″Je ne veux pas″. Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. »

Il faut voir dans ce repentir tout le cheminement intérieur qui permet à ce fils de prendre conscience de son refus. Cela a provoqué le remords et favorisé l’obéissance.

Les publicains et les prostituées ne se font aucune illusion quant à leur situation vis-à-vis du Seigneur, ils sont pécheurs, et la société ne cesse de le leur rappeler. Mais, à cause de cela, ils sont en mesure de percevoir la miséricorde que le Seigneur leur propose. Finalement, ils sont, eux aussi l’illustration de ce que nous sommes : à force d’être appelés par le Seigneur, nous découvrons nos refus de faire sa volonté. Nous découvrons la distance entre ce que nous sommes et ce que nous devrions être, et cela nous permet d’avancer vers le Royaume.

Le deuxième fils a commencé par accepter d’aller à la vigne, puis il s’est abstenu d’obéir. Autant l’incohérence du premier fils était supportable car elle marquait une amélioration, autant celle du second l’est beaucoup moins car elle montre une démission.

Ce deuxième fils donne à son père le titre de Seigneur, comme le font les grands prêtres et les anciens qui s’adressent à Dieu en l’appelant ″le Seigneur d’Israël″. Derrière les apparences se cache l’hypocrisie. Ce fils représente les notables persuadés d’être des justes. Ils ne voient pas leur péché, ils n’ont pas même de mauvaise conscience, ils ne voient pas qu’ils ont à se convertir eux aussi.

Dès que nous nous considérons comme justes, cette incohérence nous guette : nous nous persuadons d’être déjà de bons ouvriers dans la vigne et de n’avoir plus rien à faire. C’est ainsi que nous sommes incapables de progresser dans notre vie spirituelle. Nous sommes, sans même nous en rendre compte, suffisants comme le sont les grands prêtres et les anciens du peuple.

Devant la prédication de Jean-Baptiste et la conversion des publicains et des prostituées, les grands prêtres et les anciens ne se sont pas repentis, incapables de voir l’exemple qui leur est donné.

Avec cette parabole, Jésus veut aider ceux qui se croient justes à voir leur injustice. Il ne les condamne pas définitivement, mais les appelle à la conversion. Quand Jésus leur déclare : « les publicains vous précèdent dans le royaume de Dieu », ils peuvent entendre que la porte du Royaume leur reste ouverte, qu’ils peuvent se convertir eux aussi.

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

Voilà ce dont il est question : faire la volonté du Père.

La volonté du père de la parabole est que ses enfants aillent « aujourd’hui » travailler à la vigne

« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. »

Chaque jour, chaque aujourd’hui, est offert à chacun pour qu’il se convertisse.

Discrètement, un modèle nous est donné, car derrière ces deux enfants se tient un troisième fils. Il s’agit du Fils unique du Père qui ne dit que oui, qui n’a pas en lui un atome d’incohérence et qui fait jusqu’au bout la volonté de son Père. C’est le Fils unique de Dieu, Jésus Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix et que Dieu a exalté, le dotant du Nom qui est au-dessus de tout nom.

Aujourd’hui est le temps de la conversion. Qu’il s’agisse de la conversion fulgurante de ceux qui sont objectivement pécheurs et en ont conscience, ou de la conversion plus lente de ceux qui sont persuadés d’être des justes et ne voient pas immédiatement leur péché, Dieu, dans sa bonté s’adapte au rythme de chacun.

Remercions-le et mettons-nous en marche vers le Royaume en nous soutenant mutuellement tels des enfants unis par les liens de la fraternité.

P Thierry Coquard

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