Dimanche 29 mars (4ème dimanche de carême)

Introduction

Chers frères et sœurs l’évangile d’aujourd’hui est comme un cours de français. Cette leçon porte sur deux petits mots de vocabulaire, la « mort » et la « vie ». Ce sont des mots très simples, dont j’imagine tout le monde en connaît le sens. Pourtant, dans l’évangile de ce jour, Jésus souhaite nous faire opérer une conversion.

 En effet, si nous ne transformons pas le sens que nous donnons habituellement à ces mots, alors il y a une phrase que Jésus dit à Marthe qui est incompréhensible. En effet, Jésus affirme à Marthe : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ». Quel est ce charabia ? Comment est-ce possible d’être à la fois mort et vivant ? Alors, est-ce que Jésus a perdu la tête ?

Non. Jésus essaye simplement de nous refaire découvrir ce qu’et profondément la vie et la mort.

La mort

Tout d’abord la mort. Pour nous la mort évoque ce qu’il y a de plus grave. Ainsi pour nous mourir consiste à avoir notre cœur qui s’arrête. En effet, quoi de plus grave que la fin définitive de notre vie physique ? Or, quand Jésus parle de la mort, il a certes lui aussi en tête ce qu’il y a de plus grave pour nous, mais pour lui ce n’est pas d’abord l’arrêt de notre cœur, (notre mort physique) qui est le plus grave. Pour Jésus il y a une autre mort, qui est beaucoup plus dangereuse : la mort spirituelle, c’est-à-dire être coupé définitivement de l’amour de Dieu, n’être plus son ami.

Attention, comprenez-moi bien. En aucun cas Jésus évacue la gravité et le caractère dramatique de la mort physique ! Lui-même pleure devant le tombeau de son ami. Bien sûr que la mort physique est dramatique et nous avons raison d’être profondément affecté par cela. Ne pas la redouter serait de l’héroïsme mal compris. En revanche, non ! cent fois non ! Elle n’est pas ce dont nous devons redouter de plus. La mort, comprise d’une manière spirituelle est beaucoup plus dangereuse. Le grand drame qui peut nous arriver dans notre vie est d’être coupé de l’amitié avec Dieu.  Voilà la conversion que Jésus souhaite faire faire à Marthe et nous à sa suite.

La vie

Si nous n’avons pas le même sens du mot « mort » que Jésus, il en est logiquement de même du mot « vie » ! On pourrait même dire que notre confusion de la gravité autour de ce qu’est la mort, vient de notre confusion au sujet de ce qu’est « la vie ».

De même que pour la mort, quand le Christ parle de la Vie, il ne parle pas d’avoir un corps en bonne santé, mais il désigne d’abord le fait d’être dans une relation d’amitié, de communion, avec Dieu.

La résurrection

Redécouvrir le sens de ce qu’est la « mort » et la « vie » nous permet, je crois, de mieux comprendre quel est le contenu de notre foi en la résurrection.

La résurrection est, en effet, justement le passage de la mort à la vie. Mais il nous arrive d’en réduire considérablement la portée. En ce sens, il m’arrive parfois d’entendre certains remarquer que Jésus n’est pas le premier à être ressuscité mais, qu’avant lui, il y a eu Lazare Une telle remarque montre une confusion sur le sens de ce qu’est la vie et la mort. En effet, qu’est-il arrivé à Lazare ? Son corps, qui était mort, est revenu à la vie.  Mais Lazare est revenu à la même vie qu’avant, il est redevenu comme nous. Autrement dit, il devra de nouveau mourir. Ce qu’a vécu Lazare est plus proche d’une réanimation médicale, que de la résurrection véritable. La résurrection de Jésus est d’un tout autre ordre, c’est une entrée définitive dans la vie, c’est-à-dire la communion pleine et totale avec Dieu.

Voilà pourquoi Jésus affirme : « Moi je suis la résurrection ». Cette phrase n’est pas une image. Jésus est véritablement la résurrection. En effet, par Jésus, et seulement par lui, nous pouvons renouer notre communion avec le Père. Jésus est celui par qui je peux sortir de la mort (être coupé de Dieu) pour entrer dans la vie éternelle (être l’ami de Dieu). Jésus est celui qui me réconcilie avec Dieu.

Le pardon

Tout ce que je viens de dire, nous permet de prendre conscience que la résurrection n’est pas juste une histoire réservée pour quand nous serons morts. Ressuscité ce n’est pas pour plus tard cela se vit maintenant. Dès à présent je peux passer de la mort spirituelle à la vie véritable, dès maintenant je peux être réconcilié avec Dieu et devenir de nouveau son ami.

Ce passage, cette résurrection, je le vis tout particulièrement au travers du pardon. Quand je suis pardonné par Dieu j’expérimente très concrètement quelque chose de l’ordre de la résurrection. En ce sens, être pardonné est plus « miraculeux », plus exceptionnel que de revenir à la vie physique.

Conclusion

Ce pardon, un lieu important où je peux le recevoir est le sacrement de réconciliation, la confession. Aujourd’hui hélas, nous sommes privés pour un temps de pouvoir le recevoir. Cependant, ce sacrement est une des manières par lequel nous entrons en contact avec le Christ qui est lui la résurrection. Si nous ne pouvons plus accéder à lui par ce chemin, n’ayons pas peur il en trouvera d’autres. Vous trouverez sur le site une vidéo du pape en ce sens, et des propositions pour incarner cela plus concrètement.

Chers frères et sœurs, je vous fais en tout cas cette invitation : n’arrivez pas à Pâques sans avoir pris au moins un moment pour vous réconcilier avec Dieu, pour lui demander pardon.     

Ce qui est arrivé à Lazare est un signe, comme un doigt qui montre quelque chose. Vous connaissez le dicton : quand le sage montre la lune le fou regarde le doigt. Ne soyons pas focalisés sur l’aspect miraculeux de la réanimation, regardons ce que cela désigne : la résurrection véritable, être réconcilié avec Dieu. Cette résurrection elle est pour aujourd’hui ! Accueillons là.

Amen

Père Marc Monrozier

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