Dimanche des Rameaux

Repérons la plaque de verglas

Chers amis connaissez-vous l’histoire de cet homme qui se moque d’une personne qui est en train de glisser sur une plaque de verglas, sans s’apercevoir qu’il est lui aussi sur cette même plaque. Le message que je voudrai vous laisser aujourd’hui est simple : ne soyez pas cet homme ! Apprenons à repérer la plaque de verglas.

Bien sûr, je le sais, il n’y a pas de verglas en ce moment, mais cependant nous aussi, aujourd’hui, nous regardons bien quelqu’un chuter : la foule de Jérusalem. Cette foule en effet, chute à la manière dont on glisse sur une plaque de verglas, c’est-à-dire violemment, en un instant. Je m’explique, aujourd’hui, nous voyons la foule de Jérusalem accueillir Jésus avec enthousiasme, et pourtant, dans quelques heures, elle demandera la mort de Jésus. Cette foule passe donc en quelques instants de l’accueil de Jésus à son rejet.

Or, chers frères et sœurs, cette chute violente de la foule de Jérusalem nous concerne. Comme je vous le disais il ne s’agit pas de la regarder de l’extérieur en se moquant d’elle. Pourquoi elle nous concerne ? Mais parce que nous aussi nous avons à accueillir Jésus. Nous avons tous à accueillir Jésus dans notre cœur. Ainsi, plutôt que de nous moquer de cette foule essayons de voir ce qui la fait chuter, la maladie de son cœur qui lui a fait rejeter Jésus. Chers amis, repérons la plaque de verglas !

La question centrale de notre foi

Cette plaque de verglas elle n’est pas si facile à repérer, loin de là. Car cette foule au départ elle ne semble pas si mauvaise. On la voit, en effet, être enthousiaste à l’arrivée de Jésus « dans la foule la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route ». En cela, elle est peut-être plus généreuse que nous. Est-ce que de notre côté nous sommes prêts à mettre autant de générosité pour accueillir le Christ dans notre vie ?

Et pourtant, malgré cette générosité, il y a bien un point qui pose problème, il y a bien une plaque de verglas qu’elle n’a pas repérée qui va la faire chuter. Pour repérer cette plaque, il faut être attentif à la fin de l’évangile. Lorsque Jésus entre à Jérusalem, Matthieu nous raconte que « toute la ville fut en proie à l’agitation » et les habitant se pose cette question fondamentale : « qui est cet homme ? ».

Chers frères et sœurs cette question est la question centrale de notre foi : « qui est Jésus pour nous ? ». Vous vous rappelez peut-être que Jésus a demandé à ses 12 Apôtres : « pour vous qui suis-je ? ». Nous avons tous à répondre à notre tour à cette question, et peut-être qu’avant de poursuivre chacun peut dans son cœur essayer de donner une réponse simple à cette question : « qui est Jésus pour moi ? ».

La plaque de verglas

Or dans l’évangile, nous avons la réponse de la foule : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée ». Belle réponse n’est-ce pas ? Il s’agit du prophète Jésus. Et pourtant cette réponse est ce qui va entraîner le retournement de cette foule, ce qui la poussera a demandé la mort de Jésus. Pourquoi ?

Dans cette réponse, la foule reconnaît que Jésus est très important, il est un prophète. Mais voilà tout le problème Jésus n’est pas l’un des prophètes, comme il n’est pas l’un des rois… Il est le prophète, il est le roi. Chers frères et sœurs comprenez-vous la conversion que cette foule a encore à faire ? Cette foule est prête à reconnaître que Jésus est important, mais elle n’a pas reconnu en lui quelqu’un d’unique, quelqu’un qui n’est pas juste « plus » que les autres, mais quelqu’un qui est « Autre ».

Or, quand Jésus prétendra être justement cette personne unique alors il sera traité de blasphémateur. Quand il prétendra être le Chemin, la Vérité et la Vie alors il sera traité de fou, quand il affirmera que si on ne mange pas sa chair on n’aura pas cette vie, alors il sera traité d’extrémiste…

Repérer la plaque de verglas c’est prendre conscience que Jésus est appelé a avoir une place unique, au-delà de tout, dans notre vie. La bonne réponse, finalement a la question « qui est Jésus ? » est donné par Jésus lui-même à travers le mot de passe qu’il donne pour pouvoir prendre l’ânesse et son petit au début de l’évangile. « Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : « Le Seigneur en a besoin ». « Le Seigneur » voilà qui est Jésus.

Et nous ?

Et nous chers frères et sœurs… où en sommes-nous ? Jésus a-t-il une place unique dans notre vie ? Est-ce que Jésus est quelqu’un d’important, de très important, ou est-il vraiment unique à nos yeux ; pas seulement plus mais au-delà de tout le reste ?

Donner à Jésus une place unique est un chemin de toute une vie. Voilà pourquoi aujourd’hui je voudrai simplement vous livrer une petite piste de progression concrète.  

Dans notre vie, notre esprit est souvent envahi par des préoccupations, des soucis. Donner à Jésus la première place c’est apprendre à relativiser ces préoccupations pour se tourner vers la préoccupation, le souci de notre vie : accueillir Jésus. Mettre Jésus à la première place, ce n’est pas évacuer ces soucis très réels mais c’est apprendre que l’accueil du Christ est plus essentiel, bien plus fondamental que n’importe lequel de nos soucis.

Chers frères et sœurs, la foule de Jérusalem nous la voyons tombé, mais sa chute n’aura pas été veine si elle nous sert aujourd’hui à repérer cette conversion qui nous est demandé, et sans laquelle nous rejetterons nous aussi un jour le Christ. Que cette semaine puisse nous aider à accueillir pleinement notre Roi.

Amen

Père Marc Monrozier

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