Jeudi 19 mars, saint Joseph

Homélie Jeudi 19 mars, saint Joseph

Introduction

Chers frères et sœurs, en ces temps de confinement nous pouvons peut-être sentir une certaine frustration. En effet, beaucoup de choses que nous avons envie de faire nous sont dorénavant interdits. La grande tentation dans cette situation est de choisir que « la fin justifie les moyens » et ainsi tout mettre en œuvre, quoi qu’il en coute, pour combler ces frustrations. Il me semble que la figure de Joseph est particulièrement importante pour ne pas tomber dans ce piège, car de lui nous apprenons l’attitude inverse : la foi. La foi est cette confiance que Dieu va venir un jour pleinement combler nos désirs. On pourrait même dire qu’une grande partie de la vie chrétienne est d’apprendre à vivre nos désirs non plus à la manière d’Adam mais de Joseph.

Adam : « la fin justifie les moyens »

Adam est, en effet, le type même de celui qui choisit que « la fin justifie les moyens ». Vous vous rappelez que le serpent a promis à Eve (et à travers elle à Adam) qu’en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal elle serait comme Dieu. Cette parole du serpent a suscité un désir au fond du cœur de nos premiers parents, et c’est pourquoi ils ont désobéi à Dieu et se sont emparés du fruit de cet arbre et en ont mangé. Nos premiers parents avaient un désir, un désir frustré et ils ont décidé que « la fin justifie les moyens ».

Joseph, le contre modèle d’Adam

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous voyons que Joseph, lui, fait l’inverse. Marie a été accordé en mariage à Joseph. À cette époque, une fois le mariage contracté, les époux attendaient encore quelques années avant de vivre ensemble. On peut imaginer désir ardent qui a du grandir dans le cœur de Joseph à l’idée de pouvoir vivre avec Marie.

Cependant, il y a un cataclysme : il apprend que Marie est enceinte. Alors, attention, le drame n’est pas celui que nous pensons. En effet, si Joseph est un « juste », on peut légitimement imaginer qu’il n’a pas pensé que Marie est adultère, d’autant plus que Marie a dû tenter de lui expliquer comme elle le pouvait. Non, le drame pour lui ne situe pas là. Le drame, c’est que Joseph a bien compris que cet enfant vient de Dieu. Il ne peut donc pas continuer à être l’époux de Marie, sinon cela voudrait dire s’attribuer la paternité de cet enfant. Si Joseph ne répudie pas Marie, alors il se fait illégitimement le père de cet enfant qui vient de Dieu.

Ainsi Joseph est mis devant ce dilemme : ne rien dire, ce serait plus simple, cela lui permettrait de pouvoir combler immédiatement son désir : être l’époux de Marie, ou refuser que la « fin justifie les moyens » et la répudier en secret. Joseph choisit la voix de la justice, il choisit de ne pas tout faire pour combler son désir, il accepte la frustration de ne pas prendre par lui-même ce qu’il désir.

Dieu donne en surcroit

Mais l’évangile ne s’arrête pas là, sinon Joseph ne serait qu’un simple modèle de stoïcisme : par sa volonté il étouffe ses désirs. Ce modèle, c’est le modèle de l’orient, mais ce n’est pas la voie chrétienne. Être chrétien ce n’est pas renoncer à ses désirs mais apprendre à les vivre dans la foi, c’est-à-dire accepter d’attendre que ce ne soit pas nous mais Dieu qui vient les combler.  

Or ce que nous montre l’évangile c’est que, d’une part, cette posture est féconde (l’ange affirme à Joseph : « ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse »), mais que, d’autre part, Dieu ne se contente pas de combler nos désirs il donne encore plus, il donne bien au-delà de ce que nous espérons. En effet, Dieu aurait pu se contenter de redonner Marie comme épouse à Joseph, mais il fait bien plus que cela, il lui donne une paternité sur Jésus. En effet, l’ange annonce à Joseph que c’est lui qui donnera à Jésus son nom. Or, à cette époque, quand un homme donne un nom à un enfant il devient le père légal de cet enfant.

Conclusion : Accepter que notre désir soit comblé par un don de Dieu

Chers frères et sœurs, comme je vous le disais au début, dans cette nouvelle situation que nous connaissons nous allons sûrement connaître la tentation d’Adam, c’est-à-dire des désirs légitimes frustrés. Refusons résolument ces deux voix qui ne sont pas chrétienne : la fin justifie les moyens, ou simplement le désespoir, j’essaye par ma volonté d’éteindre mes désirs. Acceptons au contraire d’entrer dans la voie chrétienne c’est-à-dire sur le chemin de la foi. Il n’y a pas un véritable désir que le Seigneur a mis en nous qu’il ne veut combler. L’histoire de Joseph aujourd’hui nous la rappeler, et nous à même montrer que nous serons toujours surpris devant le surcroit de bonté de Dieu. Alors tout en ayant une attitude de juste dans nos comportements demandons à Joseph d’avoir un peu de foi.  

Amen

Père Marc Monrozier

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