A Jérusalem, au milieu d’une situation collective de détresse et d’attente, Jésus vient de guérir un paralytique alors que c’était le Sabbat. Cela déclenche une polémique avec les autorités religieuses du Temple.
Les adversaires de Jésus cherchent à le tuer, car, au fil de cette controverse, Jésus a osé se présenter comme l’égal de Dieu : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. »
S’ensuit le discours que nous méditons aujourd’hui sur les liens d’amour qui unissent le Père et le Fils.
Il nous est bon d’entrer au cœur de cette relation, en ouvrant notre Bible, en nous laissant imprégner par le verset qui ouvre ce discours et que nous n’avons pas entendu, ayant laissé de côté l’Evangile de Jean, puisque nous fêtions l’Annonciation.
Le Fils dit :
« Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jn 5, 30)
Cette contemplation nous plonge au cœur du mystère de Dieu et nous renvoie au Prologue du quatrième Evangile où nous lisons :
« Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître. » (Jn 1, 18)
« Dans le sein du Père », quelle magnifique expression !
Depuis longtemps elle nourrit ma prière.
Il semble que tout ce qui importe, c’est cette vie ″dans le sein du Père″.
C’est la source : toute l’action sacerdotale du Christ, seul Prêtre, est là.
Il est le Fils qui révèle le Père.
Le Christ qui n’a jamais cessé d’être dans le sein du Père, dans l’unité parfaite, est là, au cœur de nos vies (comme nous le chantons parfois bien aimablement) il est là, au milieu de la situation de détresse de que connait l’humanité.
Il y a de grandes attentes, des désirs de conversions et même de belles conversions qui s’opèrent.
Dans ce temps douloureux, notre baptême nous appelle à être des témoins de l’action du Christ.
Que les œuvres de Dieu se réalisent en nous. Ce sont elles qui témoignent de la présence du Fils au cœur de nos vies.
N’ayons pas peur de faire l’expérience de la miséricorde de Dieu. Ainsi nous serons témoins des liens d’amour qui unissent le Père et le Fils : témoins de l’action du Fils, dans le sein du Père et dans le monde.
Père Thierry