Chers frères et sœurs, l’évangile d’aujourd’hui nous invite à demander une grâce de conversion de notre regard. En effet, ce qui est en jeu dans cet extrait est notre capacité à véritablement « voir ». Je ne parle pas bien sûr de la bonne santé de nos yeux, mais de notre capacité à voir la réalité.
La vision du Christ dans l’Évangile
Jésus se trouve à la fin de son pèlerinage qui la mené à Jérusalem. Dans ce temple Jésus « lève les yeux ». Cette expression est loin d’être anodine, en effet, nous l’avons entendu aussi au moment de la rencontre avec Zachée, où Jésus en passant sous l’arbre à le même geste de « lever les yeux ». Ici, il ne s’agit pas d’une simple vision, mais d’un regard pénétrant. Ainsi Jésus « voit » « les gens riches qui mettaient leurs offrandes », et surtout il voit « une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaies ». Or, Jésus a cette capacité de « voir » la réalité telle qu’elle est. Ainsi, il « voit » que cette veuve a mis plus que les autres, car « elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre ».
Extériorité et charité
Ainsi pour le Christ la vérité n’est pas la simple description extérieure des faits, mais la profondeur et la vérité de l’acte posé. Beaucoup, ce jour là dans le temple ont vu une femme déposer deux piécettes, Jésus a vu une femme donner sa vie.
Pour nous je crois qu’il y a ici une grande conversion. En effet, nous réduisons bien trop souvent la vérité à l’extériorité objective. Par exemple, aujourd’hui est « vrai » et « objectif » ce qui est décrit de manière journalistique ou scientifique.
Pour Jésus il en est de manière toute différente. La vérité n’est pas la simple extériorité mais ce qui se joue au niveau de la liberté de la personne. Quel est le poids de foi, d’espérance et de charité qui est exprimé au travers de cet acte ? Voilà la véritable question qui intéresse le Christ.
Apprendre à « voir » nos frères
Ce regard qui sait voir l’engagement de la liberté nous avons-nous aussi à le développer vis-à-vis de nos frères. Cela est très important pour être juste. En effet, nous pouvons avoir tendance à juger les personnes simplement sur l’extériorité de leurs actes, en ignorant finalement ce qui était en jeu au fond d’eux-mêmes. Peut-être que telle attitude, telle façon de faire de mon frère a beaucoup plus de poids que simplement la pauvreté de son geste peu faire paraitre. Cela est notamment très important dans les familles et dans les couples. Que de tensions, à cause de regards trop réducteurs qui s’en arrête à l’extérieur.
Conclusion : accueillir le regard de Dieu
Chers frères et sœurs, cette capacité à voir les autres nous pouvons la demander au Seigneur. Le meilleur moyen de l’acquérir est d’accepter déjà que le Christ porte ce regard sur nous. Si nous nous laissons regarder par lui nous pourrons petit à petit acquérir son regard à lui.