Lundi 6 avril

Chers frères et sœurs,

Quel gaspillage ! Oui, quel gaspillage de temps, ce repas dans lequel Jésus et ses amis se retrouvent : n’ont-ils pas mieux à faire que ces mondanités ? Quel gaspillage d’argent, ce parfum – on dirait aujourd’hui : cette bouteille de Chanel numéro 5 – que Marie vient verser sur les cheveux de Jésus, et qui représente une somme d’argent considérable : ne pouvait-on pas en faire un usage plus rationnel ? Quel gaspillage de vie, enfin, que la mort de Jésus qui se prépare : n’y avait-il donc aucune autre solution ? Et, question qui les rassemble toutes : pourquoi Jésus, devant toutes ces situations de gaspillage, ne résiste-t-il pas, pourquoi ne dit-il et ne fait-il rien ?

Ce quadruple cri du cœur nous fait dire que tout est lié : Jésus, dans cette Semaine Sainte qui commence, va aller jusqu’au bout du don de lui-même, et son attitude suscite chez ses amis, deux mille ans après, l’élan de tout donner à notre tour. Vu de l’extérieur, c’est en effet un gaspillage incompréhensible : pourquoi donc ce jeune homme abandonne-t-il une carrière brillante pour entrer au séminaire ? Pourquoi cette jeune fille si remarquable renonce-t-elle à la maternité pour devenir religieuse ? Pourquoi cette famille consacre-t-elle tant d’énergie à sa paroisse, à la prière, à l’engagement auprès des pauvres ? Pourquoi l’Eglise est-elle prête à dépenser de telles sommes pour la construction d’une église, pour la beauté de la liturgie ? Toutes ces questions se rejoignent : la logique chrétienne n’est pas une logique comptable, elle est une logique du don, à cause du plus grand amour.

Marie de Béthanie, par ce geste étonnant, se fait donc prophétesse : le parfum de grand prix qu’elle verse sur la tête du Seigneur vient se mêler à l’odeur du coffret de myrrhe que, une trentaine d’année plus tôt, un mage avait offert à Jésus enfant. C’est l’odeur, non pas de la mort, mais du parfum de l’ensevelissement, d’un parfum qui était déjà l’espoir secret de la Résurrection. Au matin de Pâques, nous verrons que ce parfum n’a pas été gaspillé, mais que désormais, il embaume pour toujours le Christ ressuscité. Comme la maison de Béthanie, que toute notre vie de Chrétiens soit, dès à présent, remplie de sa bonne odeur !

Amen.

Père Martin Charcosset

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