Lundi 20 avril

Chers frères et sœurs,

Tout est un peu bouleversé cette année. Il y a dix jours, pendant la Vigile Pascale, nous aurions dû vivre dans la joie le baptême et la première communion de cinq adultes de notre paroisse : Camille, Laetitia, Dawn, Yannick et Franck. Hier, ils auraient dû revenir à la messe paroissiale pour le deuxième dimanche de Pâques que l’on appelle le dimanche in albis, le « dimanche en blanc », où toute la communauté fête ses nouveaux Chrétiens. Nous pensons fort à eux, en espérant qu’ils pourront recevoir très bientôt ces sacrements.

Nicodème, qui est au centre de l’évangile de ce lundi, est justement une figure emblématique de catéchumène. Ce n’est pas n’importe qui à Jérusalem : un pharisien, un homme âgé, riche et influent, quelqu’un qui compte. Si célèbre qu’il préfère être discret, et vient voir Jésus en pleine nuit, au tout début de l’évangile selon saint Jean. A moins que celui-ci ne veuille nous dire que, malgré sa réussite, beaucoup de choses dans son cœur et dans sa tête étaient dans l’obscurité… Il vient, il parle à Jésus, et semble décontenancé par la réponse que Jésus lui fait. Que signifie donc « renaître d’en-haut » ? Comment redémarrer une vie nouvelle quand on a l’essentiel de sa vie derrière soi ? Peut-être, en sortant de la maison, Nicodème s’est-il gratté la tête, étourdi par tout ce que Jésus lui avait dit et qu’il n’avait pas compris.

Ce même Nicodème, nous l’avons revu le Vendredi Saint, dans le récit de la Passion. Toujours aussi discret, mais comme transformé de l’intérieur. Que lui est-il arrivé ? Toujours est-il qu’il prend la défense de Jésus, réclamant pour lui un procès équitable ; et, après la crucifixion, c’est lui qui vient, apportant cent livres de myrrhe et d’aloès pour en recouvrir le corps avant de l’ensevelir. Entre le début et la fin de l’évangile se déploie le travail secret de l’Esprit dans le cœur de Nicodème : comme beaucoup de catéchumènes, il lui a fallu du temps pour méditer, pour discerner, pour se laisser faire, et pour devenir disciple à son tour.

Ce que Nicodème a vécu il y a deux mille ans, ce que nos cinq catéchumènes sont en train de vivre, demandons au Seigneur de ne pas l’oublier pour nous-mêmes : l’Esprit qui nous a été donné au baptême continue de souffler où il veut ! Puisqu’il est libre et puissant, demandons qu’il nous rende nous aussi libres et puissants, pour accomplir chaque jour la volonté d’amour du Père, à la manière de son Fils,

Amen.

Père Martin Charcosset

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