Introduction
J’ai été marqué par un livre qui imagine l’histoire d’un village du Dauphiné au cours de l’histoire. Dans ce livre un patriarche, juste avant de mourir, appelle son fils aîné près de lui pour lui révéler un secret. Ce secret le voici : « n’oublie pas de te méfier ». Bien que mon cœur soit attaché au Dauphiné, je suis obligé aujourd’hui de vous dire qu’au sujet de la Résurrection, le secret que nous révèle aujourd’hui Matthieu est exactement l’inverse, son message on pourrait le résumer ainsi : « n’oublie pas de faire confiance ! ». Oui, si tu veux entrer dans la joie de la Résurrection, « n’oublie pas de faire confiance ! ».
Des femmes et des gardes
Pour nous dire cela, Matthieu passe par le récit de ce qui s’est passé pour les gardes qui étaient près du tombeau de Jésus. Mattieu est en effet le seul à nous raconter l’épisode d’aujourd’hui avec ces gardes. Ces derniers en voyant le tombeau vide ont dû être bien embêté, et plutôt que de revenir voir Pilate ils sont allés voir les grands prêtres. Ceux-ci les payent pour faire un contre témoignage.
Cependant, le point le plus important n’est pas cette histoire pour elle-même. Lorsqu’on lit attentivement on remarque que Matthieu prend un soin particulier à raconter son histoire de façon qu’il y ait deux groupes mis en parallèle : les femmes et les gardes. Pourquoi ? Que veut-il nous dire par là ? Qu’apportent les gardes ? Ou plutôt qu’est-ce qu’ils enlèvent ? Car oui les gardes suppriment quelque chose, ils suppriment la dimension de preuve indiscutable au récit des femmes qui sont venus au tombeau. À cause du contre témoignage des gardes, le récit des femmes n’est plus une preuve irréfutable, il y a un autre témoignage contradictoire.
Faire confiance à des témoins
Matthieu veut nous mettre en garde contre un risque toujours présent dans notre vie de foi, celui de vouloir ne s’appuyer que sur des preuves. Matthieu en mettant en parallèle le témoignage des femmes et le contre témoignage des gardes, en les mettant d’une certaine manière sur un même pied, nous rappelle que dans notre vie réelle nous serons toujours dans cette situation, confrontée à plusieurs avis contradictoires.
Pour savoir si la Résurrection est vraie nous rêverions tous d’une preuve irréfutable qui nous empêche de poser un acte de foi. Matthieu aujourd’hui nous rappelle que cela ne sera jamais le cas. En définitive nous serons toujours obligés de poser un acte de confiance envers des témoins.
Conclusion : apprendre à faire confiance
Pourquoi nous croyons en la résurrection ? Simplement parce que nous faisons plus confiance à des témoins que d’autres. Voilà pourquoi, chers amis, ce vieux dauphinois avait tort. Pour entrer dans la Résurrection nous avons besoin de cette vertu très humaine : la confiance en les autres. Alors entraînons à l’exercer tout au long de cette semaine.