Mardi 7 avril

C’est la dernière soirée de la vie de Jésus, et c’est l’épreuve de la fidélité. Trois des Douze Apôtres occupent une place particulière dans cette page d’évangile.

Il y a le disciple bien aimé, celui à la place duquel nous voudrions tous être. Il apparaît d’abord proche de Jésus, appuyé contre lui, puis, dans un second temps, encore plus proche, il se penche sur la poitrine du Seigneur. Il dialogue, il parle à Jésus et Jésus lui répond :

  • « Seigneur, qui est-ce ? »
  • « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. »

Il y a Judas. Jésus lui avait fait confiance en l’appelant à sa suite, et maintenant il va trahir son Maître pour de l’argent.

Tout avait basculé au moment du discours sur le Pain de vie. Judas n’avait pas pu supporter les paroles de Jésus. Il avait découvert que Jésus ne serait jamais le Messie terrestre dont il avait rêvé au début de l’aventure. Depuis il n’avait plus fait d’efforts. Mais bien plus : Jésus savait ce que ferait Judas : « Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.  N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable ! » (Jn, 8) Et quand Judas protestait alors que Marie de Béthanie versait le parfum sur les pieds de Jésus, ce n’était pas en raison de son amour des pauvres mais à cause de son attrait pour l’argent. Et pourtant, les derniers gestes que Jésus fait en sa faveur sont pleins de sollicitude : comme aux onze autres, il lui a lavé les pieds, et voilà qu’il lui donne à manger : « Il trempe la bouchée, et la donne à Judas. » Jésus savait que ce disciple-là le trahirait et pourtant il le traite en ami.

Et il y a Pierre, plein de zèle. Comme nous lui ressemblons parfois : « Seigneur, Je donnerai ma vie pour toi ! ». Ici les commentaires sont inutiles. Certes Pierre aura l’occasion de montrer son amour pour le Christ, plus tard, mais pour l’heure, il est bien inconscient, il dit n’importe quoi. Au petit matin, il sera bien lâche.

En réalité, dans cette page d’Evangile, celui qui agit, celui qui donne sa vie pour nous, c’est Jésus, il le fait librement, souverainement, lui, seul.

Il le fait pour racheter tout ce qu’il y a de Pierre et de Judas en nous.

Il le fait parce que nous sommes comme le disciple bien aimé : aimés d’un amour unique et gratuit.

Puissions-nous répondre par notre foi, car l’amour seul est digne de foi.

Père Thierry Coquard

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