Mercredi de Pâques

Je me demande pourquoi nous appelons les deux personnages qui ouvrent ce passage d’Evangile ″les disciples d’Emmaüs″ ?

De qui sont-ils les disciples, de quel maître ? Qui suivent-ils ?

Il me semble plutôt qu’ils sont en train de devenir des ″ex-disciples″. Ils sont désabusés, ils ont perdu la foi. Le signe en est qu’ils tournent le dos à Jérusalem. Ils sont désorientés.

Parfois, nous les appelons ″pèlerins d’Emmaüs″ mais ils s’en vont vers une destination quasi inconnue, vers un village dont personne ne sait dire où il se situe. Aujourd’hui on dirait qu’ils sont à l’Ouest. Ils sont déboussolés. Autant dire qu’ils ne sont pas dans les meilleures dispositions spirituelles.

Tout le début de cette histoire contraste avec la fin !

Si nous les qualifions ainsi de disciples ou de pèlerins, c’est parce que nous connaissons la fin du récit. Dès les premières lignes, Saint Luc nous met dans la confidence : nous savons que le c’est Jésus Ressuscité qui vient à leur rencontre et va cheminer avec eux.

Nous savons que c’est Jésus, le Vivant, qui entre dans leur histoire. Nous voyons le Ressuscité alors que leurs yeux sont empêchés de le reconnaître.

« De quoi discutez-vous en marchant ? »

C’est la première parole du Ressuscité dans l’Evangile de Luc et c’est une question : Jésus Ressuscité ne parle pas d’abord de lui, mais il vient faire route avec eux, il les laisse d’abord raconter leur histoire et exprimer leur désillusion.

Et c’est ce qu’ils font : ils parlent de Jésus de Nazareth, de son action prophétique, de la fin de sa vie. Ils parlent du Jésus terrestre qu’ils ont suivi. Mais ils le font au passé, ils sont en train de tourner la page, de passer à autre chose, sans conviction, sans énergie. Ils n’ont plus le feu.

Jusqu’à ce que Jésus reprenne la parole. Et voilà qu’ils se font réprimander !

Mais, Jésus ne leur reproche pas de ne pas le reconnaitre, ni de ne pas l’avoir cru quand il annonçait sa Passion, ni de ne pas avoir su discerner les évènements qui viennent d’avoir lieu à Jérusalem.

Non le reproche du Ressuscité porte sur leur lecture de Ecritures. Et ce reproche sonne comme une lamentation : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! ».

Nous savons que le Ressuscité marche avec eux, et la fin du récit nous émerveille : au début ils étaient seuls, désespérés et s’éloignaient de Jérusalem, à la fin, ils sont réorientés, retournés vers l’Orient et ils rejoignent la communauté des disciples. Au début, leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître, à la fin leurs yeux s’ouvrent, et ils le reconnaissent.

Que cette fin heureuse ne nous fasse pas passer à côté de cette incitation du Seigneur à enraciner notre foi dans les Ecritures.

Nous marchons vers la Jérusalem d’en haut et le Christ Ressuscité est avec nous. Il se donne en nourriture pour que nous ayons les forces d’être des disciples missionnaires et joyeux.

Père Thierry Coquard

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