Il n’est pas difficile de prier dans des circonstances favorables, par exemple après avoir reçu un sacrement, ou pendant une retraite. Mais la difficulté est de persévérer, quand l’état de grâce se dilue, quand le quotidien reprend ses droits. Et il est encore plus difficile de persévérer quand le quotidien est lourd, quand les circonstances sont graves, en temps de crise, de désordre, de danger.
Pour surmonter ces difficultés, Jésus nous donne l’exemple d’une veuve opiniâtre qui n’a plus rien à perdre. Jésus nous montre, à travers elle, comment nous sommes pauvres en matière de prière, et comment cette pauvreté consentie conditionne notre persévérance.
Ce n’est pas encore tout, cette veuve, dans son malheur ne dépend que du bon vouloir d’un juge sans foi ni loi. Là encore, Jésus nous enseigne comment nous devons reconnaitre que nous ne dépendons que de Dieu Notre Père qui, Lui est le Juge juste dont nous n’avons rien à craindre.
Cette parabole qui ouvre le chapitre 18 de l’Evangile de Saint Luc arrive dans le contexte de l’attente de l’Avènement ultime du Sauveur. Elle fait suite à ce que nous méditions ces jours derniers : accepter de ne savoir ni ″quand″, ni ″où″ à propos du Jour du Fils de l’homme, c’est la pauvreté requise pour qui veut prier en véritable disciple de Jésus Christ.
Oui, consentir à tout cela et, dans le même mouvement, comme les pharisiens à qui Jésus s’adressait dans le passage évangélique de jeudi, découvrir que nous sommes invités à reconnaitre la présence de Dieu, déjà, ici et maintenant, au milieu de nous, cela, même dans les pires difficultés du temps présent.
Demandons à Marie de nous aider à accepter d’être pauvres et dépendants de Notre Père comme le fût Jésus notre maître en matière de prière.
Père Thierry Coquard