Samedi 21 Novembre

Chaque fin d’année liturgique, pour nous préparer à fêter le Christ-Roi (que nous fêterons demain) la liturgie nous propose des textes qui nous évoquent les fins dernières, à travers le jugement dernier ou encore la résurrection. 

Sur ce chemin, le thème qui est aujourd’hui mis en avant est celui de la résurrection. Que ce soit dans la lecture de l’Apocalypse où il est question à la fin, des deux témoins qui « montent au ciel dans la nuée », invités par une voix venant du ciel. Ou dans l’évangile qui nous parle, lui, d’une controverse sur la résurrection, entre les sadducéens et Jésus.

Les sadducéens comme nous le dit l’évangile ne croyaient pas à la résurrection des morts. En prenant l’exemple de la loi du lévirat donnée par Moïse, c’est-à-dire le fait d’épouser la veuve de son frère si elle est sans enfant, ils cherchent à montrer que la résurrection n’est pas possible. S’ils ressuscitaient, ils seraient en effet adultères selon la loi juive, c’est-à-dire qu’il y aurait une rupture d’alliance dans le cadre du premier mariage. 

Jésus dans une démarche tout à fait pédagogique, se met au niveau de ses interlocuteurs, en partant lui aussi de Moïse. Il part de l’expérience de Moïse lors de la rencontre avec le buisson ardent, car les sadducéens s’appuient principalement sur les textes du Pentateuque (les 5 premiers livres de la Bible). 

L’argument au cœur du propos de Jésus sur la résurrection est le fait que Dieu « n’est pas le Dieu des morts mais des vivants » (Lc 20, 38). Si dans les premiers temps du judaïsme on ne parlait pas de résurrection des morts, peu à peu on a perçu dans la suite de la Révélation que si Dieu aime son peuple, s’il aime chacun d’entre nous de manière infinie, il ne peut pas vouloir qu’au soir de notre vie nous retournions dans le néant. La Résurrection est ce passage de la mort à la vie en Dieu, où nous pourrons l’aimer et le contempler. En nous rappelant qu’il n’est pas le « Dieu des morts », Jésus nous rappelle que Dieu est celui qui veut nous sauver ici et maintenant, pour nous permettre de l’aimer. 

Avec le diocèse nous venons de clôturer l’année Saint Irénée. Le cœur de la pensée d’Irénée est l’expression de Récapitulation qu’il tire de la lettre aux Éphésiens (Ep 1, 10) : le Christ vient par son Incarnation assumer tout l’Homme et tous les hommes, et par sa mort sur la croix et sa Résurrection il nous rétablit dans l’amour de Dieu et rend possible notre propre résurrection à la fin des temps. Ce qu’il dit me semble éclairant pour comprendre la réponse que Jésus fait aux sadducéens. Si Jésus affirme qu’après la résurrection il n’y a ni femme, ni mari, il veut signifier qu’après la Résurrection, tout ce que nous vivons, nous le vivrons en Lui. L’amour qui unissait un couple avant la mort est, après la Résurrection, immergé dans l’amour même de Dieu, et tourne chacun des membres du couple vers Dieu. 

Chers frères et sœurs, Saint-Irénée disait au 2ème siècle : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme c’est la vision de Dieu » (Adversus Hereses IV, 20, 7). A l’approche de cette fin d’année liturgique, demandons à Dieu qui est le Dieu des vivants de nous renouveler dans notre foi en la Résurrection, et de faire grandir en nous le désir de le contempler dans la vie éternelle. 

Amen.

Abbé Séverin Lang

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