Samedi de Pâques

Introduction

Chers frères et sœurs, l’évangile de ce jour est particulier. Si vous lisez l’ensemble de l’évangile de Marc, vous aurez l’impression qu’il a été rajouté, et c’est bien le cas. Ce que nous venons d’entendre est un ajout rédigé vers l’an 100 par la communauté chrétienne.

Si vous l’avez bien écouté, vous aurez remarqué qu’il résume les apparitions du Ressuscité qu’on nous avons entendues cette semaine. Nous comprenons donc bien pourquoi il a été placé dans la liturgie à la fin de l’octave. Nous retrouvons ainsi l’apparition à Marie-Madeleine que nous entendions dimanche, ensuite celle des disciples d’Emmaüs (« deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne ») que nous entendions mercredi, et enfin l’apparition au 11 que nous avons entendu jeudi.

Cet évangile a donc un statut particulier car il est une reprise au sujet de la Résurrection des éléments qui semblaient importants pour la première communauté chrétienne. Nous pouvons en repérer deux.

La question de la foi

Le premier est un constat : la foi en la Résurrection, malgré tous les témoignages, reste un défi. Si vous reprenez l’évangile vous constaterez que le problème de la non foi revient à chaque foi. Les disciples ne croient pas au témoignage de Marie-Madeleine, ni à celui des disciples d’Emmaüs, et quand Jésus apparaît son premier message est un reproche : « il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leur cœur ».

Cet évangile est donc comme un témoignage qui nous montre à quel point le refus de croire des disciples a marqué profondément la communauté chrétienne. Oui chers amis, croire en la Résurrection reste bien un enjeu fondamental pour nos communautés encore maintenant. La foi en la résurrection est la clé de voute de toute notre foi, si on l’enlève tout tombe.

L’envoie des disciples à la foi défaillante

Cela nous amène au deuxième point, car la prise de conscience de la non foi des disciples rend la fin de l’évangile encore plus étonnante. Juste après leur avoir fait un reproche, que fait Jésus ? Il leur confie une mission, et non pas une mission limitée, mais une mission universelle : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création ». Jésus a donc envoyé des personnes proclamer la Bonne Nouvelle qu’il savait avoir une foi défaillante.

Ce point est capital : notre église n’est pas une église des parfaits, Jésus n’a pas sélectionné des parfaits pour construire son église. Malgré nos faiblesses, malgré nos manques de foi nous sommes déjà envoyés par Jésus en mission pour répandre la Bonne Nouvelle.

Conclusion

J’entends souvent des personnes me dire qu’ils n’ont pas la légitimité pour parler de leur foi, pour parler de Dieu, qu’ils se sentent bien trop petits pour cela. Cet évangile nous montre que nous ne devons pas attendre de nous sentir avoir une foi parfaite pour essayer de la transmettre.

Je le dis tout particulièrement en cette période où la situation que nous vivons suscite beaucoup d’interrogations. Nous pourrons parfois ne nous sentir pas légitimes pour y répondre, nous sentir même personnellement ébranlés. L’évangile d’aujourd’hui nous rappelle que cela ne doit pas dire que devrons rester muet. Jésus assume notre fragilité et notre faiblesse. Même ébranlé, même fragile la foi que nous portons nous dépasse et si nous laissons le Christ faire elle jaillira d’elle-même et produira des fruits à travers nous qui nous étonnerons nous-mêmes. Osons avoir la même confiance que le Christ a de nous.

Amen

Père Marc Monrozier

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