Chers frères et sœurs,
Dans l’évangile du matin de Pâques, le matin de la Résurrection, nous avions pu constater l’interaction entre ces deux figures d’apôtres que sont Pierre et Jean. Ce dernier est le plus rapide à la course, mais il s’arrête devant la tombe ; c’est Pierre qui y entre le premier et qui constate ; mais c’est Jean, entré en second, qui voit et qui croit. Dans le récit de l’apparition de Jésus ressuscité au bord du Lac de Tibériade que nous entendons aujourd’hui, nous retrouvons la même répartition des rôles. Pierre redevient patron-pêcheur et mène ses compagnons à la recherche, infructueuse, de poisson. Quand apparaît Jésus à distance, sur le rivage, nul ne le reconnaît… sinon Jean, une fois de plus, qui crie à tous : « C’est le Seigneur ! » Pierre, à nouveau, reprend la main et, le premier, va à la rencontre du Christ puis tire à terre le filet plein à craquer de poissons.
Ainsi, en même temps que Jésus se révèle à ses amis, il leur révèle aussi quelque chose de cette Eglise qui est en train de naître. Cette Eglise est à la fois celle de Pierre et celle de Jean : elle est celle du chef et celle du visionnaire ; elle est une institution et une prophétie. Le miracle de l’Eglise à travers l’histoire et à travers le monde tient à cette double nature dynamique. Il est absurde et stérile de vouloir opposer ces deux aspects de l’Eglise : si l’un venait à supprimer l’autre, nous serions dans de beaux draps…
Cette période de confinement au milieu de laquelle nous nous trouvons nous donne de nous redécouvrir, les uns les autres. Il est beau de voir les initiatives généreuses qui sont nées en l’espace d’un mois, les propositions de liturgies domestiques, de catéchèses, d’entraide et de lien fraternel, les idées de toutes sortes. Continuez de prier pour que, dans notre ensemble paroissial, nous puissions faire les choix pertinents pour entretenir mutuellement la foi, l’espérance et la charité pendant les prochaines semaines… avec l’audace de Jean, et la fidélité de Pierre !
Amen.
Père Martin Charcosset